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La vie après la prison : la « peine ne finit jamais »

Chaque année, des milliers de détenus sortent de prison, selon le ministère de la Justice .

Pour beaucoup, la transition n’est pas facile

Près des deux tiers de ceux qui sont libérés seront à nouveau arrêtés dans les trois ans, rapporte les associations .

Certains des problèmes les plus courants auxquels sont confrontés les anciens détenus sont la difficulté de trouver un logement stable; un accès insuffisant au traitement de la toxicomanie et de l’alcoolisme; et le manque de formation professionnelle.

Entre 60 et 75 % des anciens détenus se retrouvent sans emploi jusqu’à un an après leur libération. La réinsertion après la sortie de prison n’est pas facile.

Logement, emploi, formation…

Lorsqu’il s’agit de trouver un emploi, les employeurs qui donnent du travail a un ancien prisonnier, en particulier issus de l’immigration, sont rares. Les employeur sont autorisés à effectuer une vérification des antécédents judiciaires dans le processus d’embauche.

Les candidats d’origine africaine ayant un casier judiciaire sont refusés près de deux fois plus que les candidats blancs ayant un casier judiciaire.

Ces questions — logement, emploi — sont cruciales. Mais il y a un autre problème important auquel sont confrontés les anciens détenus et qui est difficile à suivre : la difficulté de naviguer dans un monde dont vous avez été isolé pendant des années, voire des décennies.

Kevin en a une expérience personnelle. Il a purgé 19 ans pour meurtre avec préméditation, puis a dû trouver un emploi dans un monde qu’il ne connaissait plus.

« C’est un espace très mince car même lorsque les gens tentent de vous embaucher, il y a des préjugés qui accompagnent votre passé auxquels vous ne pouvez pas échapper », a déclaré Kevin.

Dans l’expérience de Kevin, la difficulté que rencontrent les délinquants après leur retour dans le monde ressemble à une punition prolongée.

https://www.youtube.com/watch?v=py2YAeNoHjs

Une mise à l’écart qui ne se termine jamais

« Malheureusement », a déclaré Kevin. « Lorsque les gens sont condamnés, cette peine ne se termine jamais – même lorsqu’ils sortent du milieu carcéral. »

Cela peut être assez difficile et décourageant. Pour certains, c’est un énorme ajustement. Trouver un emploi peut être presque impossible selon votre emplacement. Il y a des obstacles à surmonter à chaque étape. Beaucoup finissent par faire ce qu’ils ont toujours fait et retournent rapidement en prison. Ce n’est pas surprenant, car ils se retrouvent souvent dans des situations pires qu’auparavant, mais maintenant ils ont des plafonds supplémentaires à percer.

Être un ex-détenu n’est pas une promenade de santé. Vous êtes à toutes fins utiles un esclave des temps modernes et serez à jamais un citoyen de seconde classe, peu importe les efforts herculéens déployés, juste pour avoir une vie normale.

Aujourd’hui , c’est le grand jour : votre bien-aimé rentre à la maison ! Vous et votre famille êtes ravis. Maintenant, tout peut revenir à la normale, n’est-ce pas ?

La vérité est que votre proche va devoir s’adapter à la vie à l’extérieur. Il devra très probablement faire face au choc culturel, à la dépression et à la colère. De plus, il ou elle aura également des défis à relever avec la stigmatisation sociale et les conséquences collatérales qui accompagnent un casier judiciaire.

La dépression après l’incarcération est très fréquente. Se réadapter à la vie quotidienne est difficile, et chercher un emploi avec un casier judiciaire et acquérir une stabilité financière peut être frustrant.

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Les facteurs qui influencent le développement de l’agriculture au Brésil

Les principaux facteurs physiques qui affectent l’agriculture au Brésil sont le climat tropical et le sol de la terra rossa pour la culture du café.
Les facteurs humains qui influencent l’agriculture sont l’accès à de grands marchés du Mercosur (zone de libre-échange sud-américaine) et d’autres marchés plus importants à l’étranger, comme par exemple la Chine.

Le Brésil est un pays immense

Le climat tropical confère aux zones côtières du sud-est et de l’Atlantique de hautes températures tout au long de l’année. (28 – 32 degrés). Les niveaux de précipitations sont modérés et la pluie tombe toute au long de l’année (1000 – 2000 mm par an) et le gel est rare.

Canne à sucre, café, soja…

Ce climat est idéal pour la croissance de produits agricoles tels que la canne à sucre, le soja, la production de grains, de café et du bois dur. La canne à sucre pousse bien par temps chaud et humide. Des conditions que l’on retrouve au Brésil et qui permettent donc de récolter de la canne pour fabriquer de l’éthanol. Un biocarburant pour alimenter voitures, bus et camions. Le Brésil est le premier producteur mondial d’éthanol.
Comme pour le sucre, les principales régions productrices de café se trouvent dans les États du Sud-Est et la production de café emploie 10 millions de personnes. Comme le sucre, la production de café nécessite des températures élevées et beaucoup de pluie.
De plus, il nécessite également des sols fertiles connus sous le nom de terra rossa.
Le sol de la terra rossa est riche en humus (beaucoup de nutriments) et est un sol de couleur rouge bien drainé adapté à la production de café.
Le café est cultivé dans les hauts plateaux brésiliens où la haute altitude réduit les chances de parasites ou maladies. Il existe un certain nombre de zones de culture du café, chacune avec c’est son propre type de café. La production de café est en expansion et de nouvelles zones sont plantés de caféiers. Ces zones sont en train d’être “débarrassées” du cerrado.
Cette végétation de plantes épineuses par des machines, labourées et plantées de caféiers.
Le Brésil est le premier producteur de café dans le monde, produisant 33% de la production mondiale de café et contrôle les prix mondiaux du café. Le café brésilien est exporté vers
le monde, en particulier vers l’Union Européenne, les États-Unis et le Mercosur.

Alimentation animale et biocarburant

Le climat tropical est également propice à la production de graines de soja, qui sont utilisés dans l’alimentation animale dans le monde entier. Le Brésil est le 2ème plus grand producteur de soja et cette culture est une exportation majeure vers l’UE, les États-Unis et la Chine et d’autres pays Sud-américains. Les fermes de soja sont généralement très grandes (milliers d’hectares) et très mécanisées. À mesure que la demande de soja augmente, de plus en plus de terres sont défrichées…Le cerrado et les forêts sont défrichés pour faire place aux fermes.

raoni brésil

Une déforestation inquiétante pour les petits paysans

Le Brésil est également le premier producteur mondial de bœuf et la production de bœuf est à très grande échelle. Une ferme bovine brésilienne contient au minimum
600 têtes de bétail et les fermes s’étendent sur des milliers d’hectares. Une grande partie des Brésiliens mangent du bœuf. Il est donc largement consommé au Brésil, mais les exportations de bœuf augmentent rapidement.
Actuellement, le bœuf brésilien est interdit dans l’UE en raison de craintes concernant la traçabilité des aliments (le système d’identification des animaux au Brésil n’est pas aussi bon que dans l’UE) et l’utilisation d’antibiotiques.
De plus, certains s’inquiètent de l’impact environnemental de l’élevage intensif de bétail au Brésil alors que la forêt tropicale est défrichée pour faire place aux fermes. En plus de la viande bovine, le Brésil est également un gros producteur de tabac et d’oranges, tous deux nécessitent des températures élevées et des pluies abondantes.

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Quelle place pour les blogs dans la vulgarisation scientifique?

On a traditionnellement considéré la vulgarisation comme un exercice réservé à quelques journaux

Ces journaux sont souvent la seule interface entre la “communauté scientifique” (ceux qui produisent les résultats) et la “société civile” (le monde entier moins les précédents, pour faire simple). A tel point que quand on en vient à parler de “revues scientifiques”, avant Nature, Science, les PNAS ou autres, les gens citent La Recherche, Pour la Science, et consorts. La profusion de ces journaux fait qu’on peut se poser une question simple: a t’on besoin d’autres moyens de vulgarisation? Et plus prosaïquement, les blogs sont-ils un support de communication à la fois efficace et différent des solutions “papier”?

Il est évident que je fais un odieux raccourci en assimilant l’ensemble de l’activité de vulgarisation à la parution de certains périodiques.

D’autres médias existent, mais qui sont à mon avis d’un impact plus limité.

Une rapide revue semblant s’imposer, je vais m’y livrer sans plus tarder.

Un mot avant de commencer, toutefois. J’en reparlerai au cours de ce billet, mais une petite clarification n’est pas inutile. Par “vulgarisation”, j’entend ici une transmission “rapide” des informations produites par les scientifiques à la société civile. Autrement dit, pas la rédaction d’un livre qui présente l’ensemble des connaissances sur un sujet donné, mais bien une activité de type “journalistique”: un suivi au plus près de l’actualité, avec mise en contexte.

Puisque ce billet à comme toile de fond la comparaison des solutions papier et numérique, l’utilisation de technologies internet, pourquoi ne pas commencer par les podcasts? Plusieurs grandes figures de la scène scientifique internationale (le Nature Publishing Group, l’AAAS, et le magazine anglophone de vulgarisation Scientific American entre autres) ont lancé les leurs. Anglais obligatoire le plus souvent (je n’ai pas d’exemple immédiat de podcast scientifique “de grande envergure” en français, en tout cas). Bien que d’une qualité “à toute épreuve”, ces podcasts sont relativement peu accessibles, si ce n’est à un public “étudiant” (universitaire).

Confession : J’ai un problème avec le podcasting

Quelque chose d’instinctif. Je n’aime pas ça. L’habitude d’utiliser du papier (de l’écrit, si vous préférez) pour mes activités scientifiques, sans doute. Mais plus important encore, j’ai du mal à me concentrer longtemps sur une voix sans visage. La voix seule a sur moi un effet hypnotique. Après en avoir parlé autour de moi, j’ai été forcé d’admettre que mon cas n’était pas une généralité, sans toutefois être une exception. Les podcasts semblent séduire à l’occasion, mais peu de personnes s’avouent prêtes à en écouter régulièrement. J’aime autant aller à une conférence.

Les conférences, justement, parlons-en. Rien que je n’aime autant que prendre des notes dans mon gros carnet à spirales, dans la demi-obscurité d’un amphi aux sièges en mousse, bercé par le ronronnement de l’orateur qui nous parle de… et voilà que je m’égare. Est-ce un bon support de communication scientifique? A mon avis, oui, surtout pour faire de la vulgarisation. Le côté visuel, “humain”, beaucoup plus amène que le papier ou la simple voix, aide beaucoup (les chercheurs sont des gens comme les autres. Ou pas…).

La possibilité d’interaction entre celui qui parle et ceux qui écoutent est grande, et les discussions qui s’en suivent sont souvent aussi intéressantes et riches que la conférence elle-même.

Il n’empêche que c’est assez difficile à mettre en place. Se tenir à suivre un cycle de conférences sur un sujet (à part quand la motivation est du type “c’est obligatoire sinon pas d’ECTS”, me fait-on remarquer à l’autre bout du téléphone, oui, je partage mes opinions en même temps que j’écris) est relativement difficile. Sans compter que l’organisation n’est pas forcément évidente non plus: il faut trouver des intervenants, et autres problèmes du genre.

Le videocasting (est-ce un mot?), une solution idéale ?

L’ENS a mis en ligne des vidéos de conférences, et je dois avouer que le principe m’a beaucoup plu. A quand, vous demande-je, une version en vidéo des séances de l’Académie des Sciences? A garder, donc, comme un à-côté intéressant, mais pas forcément adapté pour un suivi “régulier” de l’actualité. Le seul problème est qu’à moins d’un support suffisamment bien conçu, on perd la possibilité d’interagir.

Un mot sur les émissions de télévision. Je pense très honnêtement qu’il s’agit, en dehors de chaînes “un peu spécialisées”, de la pire des solutions. Entre des journalistes de Canal + prêts à tout pour imposer leurs vues anti-OGM, des reportages de e=M6 qui chantent fréquemment les louanges de l’industrie agro-alimentaire (un message clair, les produits en conserve sont meilleurs que les produits frais, et autres joyeusetés du genre), en s’appuyant sur des arguments scientifiques, qui sont souvent des cas d’école de sophismes divers (les plus fréquents étant bien sûr l’argument d’autorité et le faux dilemme), il me semble qu’on est plus proches d’une communication de nature propagandiste et d’une “science-spectacle” que d’une réelle volonté de communication impartiale et porteuse d’informations. Si les journalistes qui produisent ce genre de documents n’ont pas de problème avec leur conscience, tant mieux pour eux (et tant pis pour ceux qui y croient). Mon quart d’heure throw away your television prend fin ici-même.

Je fais une parenthèse pour parler des livres consacrés à la vulgarisation, à la simplification de la science. Ils ne font pas partie du même procédé que la communication sur une base régulière. Que ce soit sous forme de livres “techniques” (Biology de Campbell & Reece, qui contient les “bases” dans beaucoup de domaines des sciences de la vie) ou d’essais (prenez par exemple les livres de Jean-Marie Pelt ou encore Stephen Jay-Gould). Ces livres sont plus des “aide-mémoire” qu’autre chose, on les garde à portée de main en cas de besoin, on les annote pour tenir compte d’informations plus récentes, mais on ne se sent pas plus informé sur l’actualité après les avoir refermés.

C’est donc dans le cadre d’un suivi “non ponctuel” de la science que je conçois l’activité de communication scientifique. Pourquoi? Parce que la “critique” la plus fréquemment émise à l’encontre de la communauté scientifique est que sa productivité est très faible. Puisqu’on n’en parle jamais, c’est que rien n’avance. Certes, la recherche avance à son rythme, mais les résultats existent, et c’est faute de médiatisation qu’ils ne sont pas connus hors du domaine.

Pourquoi? Parce qu’un “résultat” brut n’est pas toujours, à première vue, d’un intérêt flagrant. Annoncer qu’on maîtrise la structure d’une glycoprotéine d’enveloppe d’un virus comme EBV, grâce aux travaux de Gerda Szakonyi et de ses collaborateurs, parus dans Nature Structural & Molecular Biology en 2006, au milieu d’un public de non-biologistes, c’est s’assurer d’un beau flop. Croyez moi j’ai essayé. Et pourtant.

L’intérêt est tout autre quand on annonce que c’est grâce à cette protéine (je pense à la GP350) que se fait l’entrée du virus dans la cellule, première phase de l’infection, pouvant conduire à des lymphomes. Tout résultat est potentiellement intéressant dès le moment ou il est mis en valeur.

Donc, la communication scientifique efficace, c’est une mise en avant “régulière” de résultats, en présentant les retombées qu’ils peuvent entraîner.

Soit. Vous allez me dire que c’est ce que font les journaux grand public. C’est vrai. Mais la “version papier” à quelques limitations qui me semblent de plus en plus importantes.

En premier lieu, une limitation physique, liée au nombre maximum de pages dans un numéro. Le nombre de sujets qu’on peut aborder est nécessairement limité. Ce qui conduit à faire des choix, et à évincer certains sujets “annexes” (d’une importance moins grande) qui auraient malgré tout mérité qu’on en discute.

La discussion, venons-y, et ce sera mon second point, est ce qui me semble la plus grande faiblesse de la communication “sur le papier”. Sur un blog, un forum, un site, etc…, via le système de commentaires, il est facile de réagir à un sujet, d’y apporter des nuances, de faire part de remarques, de mettre en lumière des erreurs factuelles imprécisions sur la forme.

Pour faire la même chose avec un journal papier, il faut passer par le courrier des lecteurs. D’après mon expérience, il n’y à guère que La Recherche qui réponde (de manière très complète et rapide, qui plus est, d’où une très agréable surprise). Dans le meilleur des cas, les remarques sont disponibles le mois suivant (pour l’ensemble du lectorat, bien sûr), et la discussion immédiate.